Le boeuf placide et la mouche hargneuse

Publié le 24/06/2014 à 20:11 par samson
Le boeuf placide et la mouche hargneuse

 

Un bœuf placide broutait dans un prés. Vint à passer une mouche bleue, grande friande de viande saignante. Elle prit pour cible le malheureux bœuf qui ne demandait qu’à être ami avec la belliqueuse. Il tenta de raisonner la bestiole mais celle-ci ne pensait qu’à lui piquer l’échine, confondant la pauvre bête avec un bon steak à patte. Le bœuf à force de piqûres devint neurasthénique et irritable. Il envoya bouler d’un coup de sabot un pauvre âne qui avait frôlé de trop prés à son goût son arrière-train et le pauvre animal en eut la mâchoire fracassée.

 

La mouche bleue s’enhardissait de jour en jour et harcelait de plus belle le bœuf agacé. Elle avait pour habitude de venir atterrir sur la bête, s’y promenait à la recherche du meilleur morceau à piquer puis plantait son dard dans la chair toute tendre. Une fois repue, elle partait ensuite se reposer sur quelque touffe d’herbe. La belle vie en quelque sorte.

 

Le bœuf sans défense dépérissait de jour en jour. C’était pitié que de voir l’animal devenir l’ombre de lui-même. Ses cousines les vaches ne le reconnaissaient plus, tant il avait maigri. Cela aurait pu durer jusqu'à la disparition du bœuf dans le ventre de la mouche quand celle-ci un jour alla comme à son habitude se reposer après son repas favori sur une touffe d’herbe, prés de la croupe de l’animal. Par un heureux hasard du sort pour le bœuf, c’était l’heure pour lui de se soulager d’un besoin naturel propre aux bœufs comme aux hommes. Il fit une bouse abondante qui vint tomber providentiellement sur la touffe d’herbe où la mouche avait commencé sa sieste. La méchante mouche y périt corps et âme sous un déluge de merde. Elle fut ensevelie en pleine digestion et le bœuf retrouva sa tranquillité d’antan.

 

Moralité : quand on cherche la merde, on finit par la trouver.

 

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