Date de création : 29.03.2009
Dernière mise à jour :
28.08.2024
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Par 07.45.75.58.71what, le 05.01.2023
tres drole
Par Anonyme, le 26.09.2022
sympa l'histoire et la musique
Par Anonyme, le 04.09.2022
une belle histoire qui nous fait voyager,qui en dit beaucoup de choses...
Par ouzet, le 14.11.2020
une belle réalité de la vie ;))
Par Anonyme, le 22.03.2020
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Les premières heures où mon cerveau s'est bloqué en phase de rêve, j'ai trouvé ça plutôt cool. Je faisais plein de rêves où je vivais des tas d'aventures toutes plus palpitantes les unes que les autres, avec de nouvelles rencontres dans des pays imaginaires. Ça s'est gâté quand j'ai commencé à rencontrer des personnages particulièrement antipathiques dont j'aurais souhaité me séparer en me réveillant.
C'est à ce moment précis que j'ai réalisé à l'intérieur de mon rêve que "y avait un truc qui fonctionnait plus".
A l'extérieur, ils ont aussi commencé à s'inquiéter de me voir encore dormir à midi passé. Ils avaient beau me secouer, je ne me réveillais pas.
Le médecin appelé en urgence a cru d'abord à une ingestion massive de tranquillisants, jusqu'à ce que mes proches lui certifient que je n'en prenais jamais. Aucune boite médicamenteuse vide ne fut d'ailleurs retrouvé dans la maison ni dans la poubelle.
Le médecin a ensuite évoqué un accident vasculaire cérébral qui aurait endommagé les neurones de l'éveil. Il me fit donc transporter en urgence dans le service de neurologie le plus proche. Moi, pendant ce temps, je dormais. L'hélicoptère qui m'emmenait au CHU se transforma dans mon rêve en un grand aigle blanc qui m'avait pris sur ses ailes pour m'emporter au sommet de la montagne. Il m'y déposa aux pieds d'un homme en blanc, sûrement le neurochirurgien, qui me regarda droit dans les yeux à la recherche d'une pupille dilatée. Mon nom est Raphaël, El-Raphé, le Dieu qui guérit me dit il.
Enchanté lui dis je. Moi c'est Bernard.
Te voici au royaume des rêves, continua t il, un lieu où tout est possible.
Il veut m'épater ou quoi ? me dis je en moi même. Il se la joue Conforama cet l'ange avec son pays où la vie est moins chère ?
Je commençais sérieusement à m'impatienter. Rêver quelques heures c'était sympa mais là, c'était trop. J'ai pas du tout envie de finir mes jours dans un Luna Park virtuel jusqu'à la fin des temps pensais je alors.
En même temps, je n'avais guère le choix. Il ne me restait plus qu'à espérer que le vrai neurochirurgien et non ce type ailé qui se faisait appeler pompeusement Raphaël me sortirait du pays des rêves.
Le neurochirurgien ordonna une IRM cérébrale. Un brancardier m'emporta sans ménagement sur un brancard au service de radiologie à l'autre bout du bâtiment. Je rêvais que j'étais Ayrton Senna au Grand Prix de Monaco. Il amorça un virage à 90° à toute allure avec le brancard. Je crus que ma Formule 1 allait sortir du circuit. Je frôlais la catastrophe à plus de 150 km/h.
Arrivé dans la salle d'IRM, un essaim d'infirmières se mit à bourdonner frénétiquement autour de moi pour me piquer. Je fis un mouvement désordonné des bras comme pour chasser ces bestioles qui m'attaquaient. Les infirmières, surprises par mes gesticulations, firent un bond en arrière. Je fus soulagé et surpris de voir l'essaim d'abeille s'éloigner. Le radiologue qui avait été appelé pour un coma était perplexe de me voir bouger les bras. Le cas n'était pas banal. Il ordonna que je sois solidement attaché avant de m'enfourner dans l'IRM.
Je rêvais aussitôt que deux colosses de la mafia m'immobilisaient avant de me passer à tabac ou me régler définitivement mon compte. Tout en secouant la tête, je hurlais dans la salle d'IRM : Je suis innocent ! Vous vous trompez de personne !
Le radiologue allait de découverte en découverte avec moi. J'avais les caractéristiques d'un comateux puisqu'on ne pouvait pas communiquer avec moi et cependant je réagissais brutalement à des situations qu'il ne voyait pas.
Il fit appeler le neurologue en urgence. Celui ci ne put que constater la belle énigme de la science que j'étais devenu. Il arriva au moment où je m'adressais aux deux sbires de mon rêve qui me maintenaient solidement par les épaules avant de me jeter du haut de l'Empire State Building comme un vulgaire mouchoir. Je hurlais dans la salle d'IRM, les suppliant qu'ils m'épargnent, je clamais désespérément mon innocence. Les infirmières étaient terrorisées.
J'ai vu des malades récalcitrants à l'idée de passer un IRM mais à ce point là, jamais ! s'exclama le radiologue.
Appelez l'anesthésiste en urgence demanda le neurologue. Celui ci arriva ventre à terre avec toute sa panoplie du parfait petit dormeur. Lui aussi était confronté pour la première fois de sa carrière à une telle situation. Endormir un comateux, c'était un comble. Sitôt l'injection de l'anesthésique faite, je repris le look du vrai comateux : impassible comme un bonze en pleine méditation. Je me vis alors en rêve sur un matelas pneumatique flottant sur les eaux bleus turquoises du lagon, bercé par les chants de quelques jeunes vahinés polynésiennes aux formes suggestives.
Le calme revenu, l'examen IRM commença. Les infirmières et les médecins restaient cependant nerveux. Cela faisait deux heures déjà qu'ils perdaient leur temps avec moi et dans la salle d'attente le mécontentement des patients commençait à gronder, tel le bruit lointain du tonnerre précédant l'orage.
Un bruit assourdissant de marteau piqueur transperça soudain mes tympans et je retrouvais les deux hommes de main qui avaient changé d'avis. Au lieu de me jeter du haut de l'Empire State Building, ils avaient décidé de m'emmener dans un chantier financé par la mafia où il prévoyait de me couler vivant dans le ciment. Le bruit des marteaux piqueurs couvrait mes hurlements d'effroi tandis que dans la salle d'examen la drogue que m'avait injecté l'anesthésiste me gardait silencieux comme une carpe dans l'IRM. Quatre hommes me maintinrent solidement les pieds dans du ciment jusqu'à ce qu'il durcisse et la bétonnière commença à déverser le béton qui m'arriva jusqu'à la taille lorsque l'IRM s'arrêta.
Aussitôt le béton cessa de couler et l'horrible scène disparut comme par enchantement quand on me fit sortir de l'appareil. Le neurologue remarqua de suite que j'étais en nage. C'est étonnant dit il un comateux qui transpire autant. On dirait qu'il a reçu des trombes d'eau.
A ces mots, je me vis sous une pluie battante sur le Pont Charles de Prague. Le ciel était très bas et j'étais le seul passant sans parapluie, perdu au milieu de tous ces visages inconnus. J'étais trempé jusqu'aux os. Fort heureusement, je vis un porche sous lequel je courais m'abriter.
L'IRM terminé, le brancardier revint me chercher et m'emporta à nouveau tambour battant dans le service de réanimation. A Prague, j'avais dans le même temps appelé un taxi. A la garedis je au chauffeur. Celui-ci fonçait comme un malade. Je me vis au coté de Steve Mac Queen dévalant les rues de San Francisco dans sa Ford Mustang pour échapper à ses poursuivants. Je criais au brancardier : Hé Steve, tu voudrais pas ralentir un peu ? Je vais finir par vomir !
Le brancardier eut l'air étonné que je l'appelle Steve mais la perspective d'un vomissement prochain le fit ralentir. Le reste du trajet fut si pépère que quand on arriva au service de réanimation, je rêvais alors que j'étais assis sur une charrette de foin tirée par un vieux canasson.
Après une semaine dans le service de réanimation, mon était était ce qu'on appelle stationnaire. L'IRM n'avait rien donné. Les médecins étaient désappointés.
Bercé par le bruit des respirateurs et des bips des monitorings, de malade j'étais devenu médecin dans mes rêves. Jour après jour, je refaisais le même rêve : Le Docteur House se penchait sur le cas d'un malade me ressemblant étrangement. Mon cerveau semblait chercher l'issue de secours pour se sortir de cette impasse. Après une semaine de perplexité, Docteur House eut comme à son habitude une lumière. Le réanimateur était justement à mon chevet à ce moment là. Docteur House dit soudain à voix haute par ma bouche : Cet homme n'est pas dans le coma, il est coincé en phase de rêve. Faites lui donc une perfusion de dopamine, ça devrait le réveiller.
Bien ne comprenant pas que ce soit moi qui lui ait donné la clef de l'énigme, un diagnostic et son traitement donné par un patient comateux de surcroît, voilà qui aurait été cocasse si la situation n'avait pas été aussi dramatique. Je commençais en effet à faire des escarres aux fesses. Le réanimateur, qui n'avait de toute façon rien à perdre, pris au sérieux ce diagnostic venu je ne sais d'où.
Après tout se dit il, ce diagnostic en vaut bien un autre. Après avoir réuni le neurologue et le neurochirurgien, ils décidèrent de tenter l'expérience.
Une infirmière vint me poser la perfusion de dopamine. Dans mon rêve, une grosse abeille vint me piquer et je commençais à faire un choc anaphylactique qui m'aurait tué si je ne m'étais pas réveillé à ce moment là. J'ouvris les yeux tout étonné de me retrouver là, entouré par toute une équipe médicale qui écarquillaient grand leurs yeux. Mes premiers mots d'homme réveillé furent :Je rêve ou quoi ?
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